Mémoire et transmission

Rues, établissements scolaires, lieux publics rendent hommage à de nombreuses figures de la Résistance dont les actes héroïques demeurent souvent méconnus. Quelques exemples…


CORRÈZE

André EMERY 1912-1944, avenue et impasse à Brive

Mécanicien à la SNCF, il entre dans la résistance en octobre 1940. Chef de groupe FTPF, il organisa de nombreuses actions. Il est abattu par les SS le 12 juin 1944 dans l’avenue qui porte son nom.

Roger GOUFFAULT 1924-2015, groupe scolaire (maternelle et élementaire) à Brive

Modeleur sur bois, résistant dès 1941, il distribue des tracts, fabrique des mécanismes d’engins explosifs. Il est arrêté en décembre 1942. Après 9 mois de prison à Fresnes, il est envoyé dans un camp disciplinaire près de Sarrebruck puis au camp de Mauthausen.

Libéré en mai 1945, il n’a eu de cesse par la suite de témoigner auprès des lycéens et collégiens et d’emmener chaque année des jeunes en voyage de mémoire à Mauthausen.

Roger GOUFFAULT

Armande BAUDRY 1920-2009, collège à Seilhac

Armande dite ‘Yvette’ entre en résistance à 16 ans. Elle cache une famille juive.

Agente de liaison, elle transmet les ordres, collecte de l’argent et procure couvertures et médicaments aux maquisards. Elle soignera des blessés pendant les combats du 8 au 9 juin 1944. Elle rejoint les combattants à Clergoux puis à Sédières où elle se trouve à la libération.

Armande BAUDRY

Martial BRIGOULEIX 1903-1943, place à Tulle

Il participe à la « drôle de guerre » en 1940 en tant que capitaine. En 1941, il organise avec E. Michelet les premiers groupes de résistance du mouvement Combat. En février 1943, il dirige l’AS en Corrèze sous le pseudo « Beaudouin ». Arrêté le 17 avril 1943 par la Gestapo, il est enfermé et torturé à la prison de Limoges, puis transféré au fort de Romainville. Le 2 octobre 1943, il fait partie des 50 otages fusillés au Mont Valérien (dont cinq autres résistants limousins) en représailles après l’exécution d’un officier allemand.

De nombreuses rues portent son nom en Corrèze.

Martial BRIGOULEIX

CREUSE

Roger CERCLIER 1899-1950, rue à Aubusson

Instituteur hostile au régime de Vichy, il est révoqué de l’Éducation Nationale en juillet 1942. Résistant dès octobre 1942, alias ‘Jean-Pierre’, il rejoint le mouvement Libération-Sud en février 1943 et organise la résistance en Creuse.

Dirigeant du Comité Départemental, il est inquiété par la Gestapo et prend le maquis en avril 1944. Le 7 juin, il reçoit la première reddition de la garnison allemande de Guéret. En novembre 1944, il devient Directeur de l’Office des prisonniers, déportés et réfugiés de la Creuse.

Après la guerre, il poursuit une carrière politique jusqu’à sa mort accidentelle en 1950.

Roger CERCLIER

Pierre BOURDAN 1909-1948, lycée à Guéret

Journaliste, Pierre Maillaud dit « Bourdan » rejoint la France Libre dès le 19 juin 1940.

Il devient une des voix de la résistance à Londres et transmet sur la BBC dans « Les Français parlent aux Français » des messages d’espoir et de liberté de juillet 1940 jusqu’en juin 1944..

Il devient ensuite correspondant de guerre auprès de la Division Leclerc.

Un village de la Creuse Le Bourg d’Hem où, enfant, il passait ses vacances est à l’origine de son pseudonyme. En 1945 il entame une carrière politique tragiquement interrompue par une mort accidentelle en 1948 alors qu’il était ministre de la Jeunesse, des Arts et Lettres.

Le lycée où il fut élève de 1924 à 1925 porte son nom depuis 1949.

Pierre MAILLAUD dit « BOURDAN »

André VY 1914-1945, bâtiment de la préfecture à Guéret

Combattant en 1940, résistant, d’abord affecté à Lille, il est nommé Secrétaire Général de la préfecture de la Creuse en 1943. Il noue des contacts avec le réseau Ajax et refuse de présider la commission du STO en mars 1944.

Officier de renseignements dans le maquis en juin 1944. Arrêté en juillet, torturé, il est déporté en août au camp de Buchenwald, kommando Langenstein-Zwieberge chargé de creuser une usine souterraine.

Atteint de cécité, il meurt d’épuisement et de malnutrition le 11 avril 1945.

Une rue de Guéret porte également son nom.


HAUTE-VIENNE

Jeanne (1895-1945), François (1888-1945) et Alexandre (1923-1973) PICHENAUD, avenue et esplanade à Aixe sur Vienne

Jeanne et son mari François tenaient une auberge à Aixe sur Vienne où ils accueillaient des réfugiés lorrains.

Entrés en résistance en 1940, notamment dans le groupe Nelson pour Jeanne dès mars 1943, ils participent au recrutement, au ravitaillement et aux soins des résistants. L’auberge est un PC de la résistance et sert de refuge aux agents parachutés de Londres.

Dénoncés en avril 1944, arrêtés, emprisonnés à Limoges puis au Fort de Romainville ils sont ensuite déportés.

Jeanne est déportée à Ravensbrück où elle est gazée et brûlée en mars 1945.

François et Alexandre sont déportés à Neuengamme où François est pendu en février 1945. Alexandre sera dirigé vers les kommandos de Salzgitter-Drutte, de Watenstedt avant d’être évacué vers Ravensbrück puis Malchow d’où il sera libéré par les troupes soviétiques le 2 mai 1945.

Jean GAGNANT 1904-1944, avenue et centre culturel à Limoges

Né à St Léonard, il habitait le quartier des Casseaux à Limoges, lieu d’où partirent les grands mouvements républicains limougeauds. Comptable de profession, responsable du mouvement Libération-Sud né en juillet 41.

Il est déporté en août 1944 au camp de concentration de Dachau où il meurt le 9 décembre.

Gustave (1900-1944) et Fernande (1906-1971) GOETSCHEL, rue à Limoges

Chapeliers rue du Clocher à Limoges, ils prirent une part active à l’organisation d’un réseau d’entraide pour les réfugiés, en particulier juifs, en transit à Limoges. Ils sauvèrent de nombreux enfants.

Gustave, plusieurs fois arrêté, fut déporté à Auschwitz où il trouva la mort sous les tortures nazies. Fernande, déportée, passa 17 mois à Auschwitz et Birkenau.

Domnolet LAFARGE 1901-1944, rue à Limoges

Tourneur sur métaux à l’Arsenal de Limoges, résistant Franc-Tireur et chef du détachement FTPF de l’Arsenal (usine Gnome-Rhône) à partir de juillet 1943, pseudo « Gustave ».

Il organisa et dirigea l’attaque contre les pylônes électriques de l’usine le 11 novembre 1943. Arrêté à son domicile rue Bernard de Ventadour le 20 mars 1944, il est emprisonné à Limoges puis emmené comme otage et sommairement exécuté près de Brantôme avec 24 autres détenus en représailles à la suite de la mort de 3 officiers allemands le 26 mars 1944.

Thérèse MENOT dit Titi 1923-2009, rue à Limoges

Entrée à 20 ans dans la résistance au mouvement AS Combat. Employée à l’usine Gnome et Rhône, comme dactylo, elle établit des fausses cartes d’identité, distribue des tracts et des journaux interdits.

Elle est arrêtée sur dénonciation, le 4 janvier 1944. Elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück en Allemagne le 31 janvier 1944, puis, en avril 1944, au kommando d’Holleischen, en Tchécoslovaquie.

Elle sera libérée le 3 mai 1945 et ne cessera par la suite de s’investir auprès des collégiens et lycéens pour leur faire connaître le combat des résistants et l’horreur des camps de concentration.

Thérèse MENOT

François PERRIN 1892-1943, rue à Limoges

Héros de la Grande Guerre, instituteur puis professeur d’anglais à partir de 1934 à L’Ecole Nationale professionnelle (actuel lycée Turgot), il enseignait également à l’Ecole Normale d’instituteurs.

Révoqué pour Franc-Maçonnerie par le gouvernement de Vichy, il entre en résistance dès l’été 1941. Il participe à la création du mouvement Libération avec Armand Dutreix et Georges Dumas. Sous le pseudo ‘Bob’, il fut le fondateur et responsable du comité régional du mouvement Libération-Sud.

Arrêté le 17 avril 1943, enfermé à la prison de Limoges, il est interné au fort de Romainville et fusillé le 2 octobre 1943 au Mont Valérien avec 49 autres détenus en représailles après l’exécution d’un officier allemand.

Une salle du lycée Turgot porte aussi son nom.

Arsène BONNEAUD 1884-1944, collège à Nexon

Docteur en médecine, professeur de Physique-Chimie, notamment à Gay Lussac à Limoges, il est révoqué en 1941 de son poste d’enseignant à l’Ecole de Médecine par le gouvernement de Vichy.

Il entre en résistance en 1942 et fait partie du comité directeur du mouvement Franc-Tireur pour la région limousine. Il organise la collecte de renseignements destinés à Londres, la réception et la distribution des journaux clandestins, les parachutages et le contact avec les autres chefs locaux.

Arrêté par la Gestapo en mars 1943, il est interné au fort de Romainville puis déporté en janvier 1944 au camp de Buchenwald où il meurt le 24 février.

Général MALABRE (Jean MARTIAL) 1919-2015, Caserne à Saint-Junien

Né à St Paul dans une famille de militaires, il est mobilisé en 1939 dans la gendarmerie et affecté à la légion de gendarmerie du Languedoc. Jeune lieutenant en juin 1944, à la tête de 200 gendarmes, il passe dans la résistance et rejoint le maquis de Sussac avec tous ses hommes. 

Après la guerre il part en Indochine et reçoit la Croix de Guerre. Il poursuit sa carrière en métropole, gravit tous les échelons et devient Général de division en 1978.

La nouvelle caserne de gendarmerie de Saint-Junien devient Caserne Général Malabre en 2010.

Général MALABRE (Jean MARTIAL)